L’association est une étape incontournable du processus de création d’entreprise. Incontournable, car elle conditionne grandement l’issue du projet. Il convient de ce fait de se poser les bonnes questions et de comprendre les enjeux qui s’y rattachent.

Cet article vous permettra de comprendre les enjeux de l’association et les questions auxquelles il est indispensable de répondre avant de se lancer. Enfin, pour vous aider à répondre à ces questions, je vous propose quelques conseils illustrés d’exemples concrets, extraits de témoignages d’entrepreneurs que j’accompagne, afin d’établir, dès le départ, une relation de confiance avec votre ou vos futur(s) associé(s).

Les cinq questions que l’on doit se poser avant de partir à la chasse… sans perdre sa place ! 

  1. Quelles sont les raisons pour lesquelles je cherche à m’associer ?

Que ce soit pour se munir d’une compétence complémentaire, pour se rassurer en s’appuyant sur une personne d’expérience ou tout simplement par peur d’y aller seul ; il est important – sans tomber dans une analyse psychologique approfondie – d’accomplir un travail d’introspection afin d’identifier les réelles motivations derrière cette volonté de s’associer.

Ce constat vous permettra de mieux cibler le ou les types d’associés dont vous avez besoin. En effet, la recherche d’associé(s) diffère selon que vous cherchiez un complément, un soutien quotidien, une compétence technique, managériale ou business.

  1. Quels sont les délais que je me suis fixés pour trouver et intégrer mon/mes associé(s) ?

Si les réponses à la question précédente confortent votre décision de vous associer, il est temps de se mettre à l’ouvrage. Dans une phase d’amorce de projet, le temps est extrêmement précieux. Il n’est pas question de se précipiter, mais ne laissez pas s’écouler trop de temps surtout si cette association est nécessaire pour le démarrage du projet.

  1. Quels moyens ai-je en ma possession pour y parvenir ?

Cette question est récurrente, de nombreux porteurs de projets ne savent pas où chercher leur(s) potentiel(s) associé(s). Pourtant de nombreux sites web existent comme @partnpro, @affeeniteam, @skill2invest, @ideasvoice, @u’start’me, Beassociate, @CofoundersLab, founders2be pour ne citer qu’eux.

Surtout ne restez pas immobile, votre futur associé peut se trouver lors de salons ou d’événements divers. Bien sûr, favorisez les manifestations en lien avec votre cœur de métier ou dans lesquelles il est question d’entrepreneuriat comme les startups weekend. Enfin, les incubateurs comme @euratechnologies  ou encore les écoles @epitech / @iae / @skema/ @edhec sont également des endroits propices.

  1. Quelle est mon offre (ce que je lui propose afin de le convaincre de me rejoindre) ?

Attention, ne survolez surtout pas cette étape car elle est déterminante pour la suite en cas d’association. En effet, la manière dont vous définissez votre projet, vos ambitions, le nombre de parts que vous êtes prêt à céder et les responsabilités que vous déléguerez sont à définir au préalable y compris les concessions. Une mauvaise compréhension d’une des parties risque de fragiliser votre projet et compromettre sa réussite.

  1. Quels sont les risques auxquels je peux être confronté? Quelles sont mes craintes ?

J’ai quelque peu anticipé cette partie dans la réponse précédente, mais comme c’est une phase critique, insister dessus ne peut pas faire de mal. Les réponses que vous apporterez à cette question vous permettront de définir en détail votre démarche et d’éviter les déconvenues.

Cinq conseils pour éviter de perdre son associé… ou son entreprise!

  1. Faire preuve de transparence quant à la finalité du projet et aux attentes de chacun

Comme pour les super-héros, la transparence est un pouvoir, un pouvoir à votre portée. Il serait dommage de ne pas l’utiliser.

Je me suis rendu compte assez tard, trop tard, qu’il voulait créer pour vendre très vite. Je n’avais pas cette ambition, je voulais faire de ma passion une entreprise et c’était pas du tout ce qu’il voulait…

  1. Donner du sens aux actions

Je pense qu’on ne se comprenait pas, on était 4 associés et chacun travaillait de son côté. Deux d’entre nous étaient encore en poste et apportaient leur expertise comme des gestionnaires lambda…

  1. Séparer le personnel et le professionnel

Il se peut que vous ayez monté votre projet avec un conjoint ou avec un ami, alors ce conseil vous concerne deux fois plus.

Assurément, la prise de décision demeure plus complexe quand la limite entre le professionnel et le personnel n’est pas claire. Même si cela peut favoriser la communication et l’échange d’information, la contrepartie peut être très violente en cas de dégradation de la relation.

Il ne sait pas garder son sérieux, je suis souvent obligé de le reprendre et lui demander de se remettre au travail. Comment voulez-vous qu’on lui fasse confiance et que l’on ne passe pas après lui après chaque réalisation…

  1. Se répartir les missions, tout en laissant une liberté d’exercice à chacun, afin de ne pas entraver le processus créatif

Gardez en tête qu’il n’y a pas de lien de subordination, même si vous êtes le porteur du projet, votre associé n’aura pas le rôle d’un employé, relégué au rang de simple exécutant de tâches et de missions que vous ne maîtrisez pas ou que vous ne voulez pas effectuer.

Je pensais connaître ses attentes et avoir défini nos attributions, mais il est constamment sur mon dos, contrôle tout ce que je fais sans en avoir la compétence et fixe des échéances sans me demander mon avis…

  1. Préparer et structurer vos échanges avec vos associés

En effet, il convient de définir et de planifier les actions prioritaires et d’assigner explicitement les tâches à chaque associé ou collaborateur.

Ce qui n’est pas écrit, n’existe pas ! Alors n’hésitez pas à laisser une trace écrite – une photo du tableau utilisé durant votre réunion, un schéma que vous avez gribouillé sur un coin de votre cahier, une prise de note sur ordinateur ou papier.

Cela vous permettra de prévenir des désaccords futurs et des prises de décision hâtives, sans données ni observations concrètes et mesurées.

On n’a jamais vraiment organisé nos réunions et on se retrouve souvent bloqué. On démarre sur un sujet et reste bloqué sur un autre après trois heures de réunion… Quand on refait la même erreur deux, trois fois, on commence à se poser des questions…

À vous de jouer !

N’oubliez surtout pas l’aspect affectif de l’association. L’association est bien plus agréable quand l’entente et le feeling sont au rendez-vous!

Tous ces conseils et précautions n’entraveront ni la confiance, ni la proactivité, ni la créativité, mais viendront au contraire les favoriser. Vous pouvez éventuellement convenir d’un gentlemen’s agreement mais si vous sentez que davantage de formalisme est nécessaire, optez plutôt pour le pacte d’associé. Vous pouvez trouver un exemple de pacte d’associé en cliquant sur ce lien.

Voilà pour ces quelques conseils. Je vous ferai part dans le prochain billet de quelques conseils pour construire frugalement votre business model.

A vos marques, prêts, associez…!


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Amira B.

Doctorante frugale sur les business models des entreprises innovantes et chargée d'études et de recherche sur la thématique au sein d'Euratechnologies,

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